Analysis of A quoi songeaient les deux cavaliers ...
Victor Marie Hugo 1802 (Besançon) – 1885 (Paris)
La nuit était fort noire et la forêt très-sombre.
Hermann à mes côtés me paraissait une ombre.
Nos chevaux galopaient. A la garde de Dieu !
Les nuages du ciel ressemblaient à des marbres.
Les étoiles volaient dans les branches des arbres
Comme un essaim d'oiseaux de feu.
Je suis plein de regrets. Brisé par la souffrance,
L'esprit profond d'Hermann est vide d'espérance.
Je suis plein de regrets. O mes amours, dormez !
Or, tout en traversant ces solitudes vertes,
Hermann me dit : «Je songe aux tombes entr'ouvertes ;»
Et je lui dis : «Je pense aux tombeaux refermés.»
Lui regarde en avant : je regarde en arrière,
Nos chevaux galopaient à travers la clairière ;
Le vent nous apportait de lointains angelus; dit :
«Je songe à ceux que l'existence afflige,
A ceux qui sont, à ceux qui vivent. -- Moi, lui dis-je,
Je pense à ceux qui ne sont plus !»
Les fontaines chantaient. Que disaient les fontaines ?
Les chênes murmuraient. Que murmuraient les chênes ?
Les buissons chuchotaient comme d'anciens amis.
Hermann me dit : «Jamais les vivants ne sommeillent.
En ce moment, des yeux pleurent, d'autres yeux veillent.»
Et je lui dis : «Hélas! d'autres sont endormis !»
Hermann reprit alors : «Le malheur, c'est la vie.
Les morts ne souffrent plus. Ils sont heureux ! j'envie
Leur fosse où l'herbe pousse, où s'effeuillent les bois.
Car la nuit les caresse avec ses douces flammes ;
Car le ciel rayonnant calme toutes les âmes
Dans tous les tombeaux à la fois !»
Et je lui dis : «Tais-toi ! respect au noir mystère !
Les morts gisent couchés sous nos pieds dans la terre.
Les morts, ce sont les coeurs qui t'aimaient autrefois
C'est ton ange expiré ! c'est ton père et ta mère !
Ne les attristons point par l'ironie amère.
Comme à travers un rêve ils entendent nos voix.»
Scheme | AABCCD CCCCCC AABEEC CCCBBC DDCCCC AACAAC |
---|---|
Poetic Form | |
Metre | 111111111111 1011111111 11101111 1111111 111111011 111111 1111011111 101111001111 1111011111 1111111 101111111 11101111111 10110111111 11110111 01111111 111110101 011111111011 1111111 1111111 111111111 1111110 101111111 1110111111 1110111111 101101111 111111111 111111111 1111101111 10111111 111111 1110111011111 111111111110 111111111 111111111111 11111111 1101111111 |
Closest metre | Iambic heptameter |
Characters | 1,822 |
Words | 303 |
Sentences | 35 |
Stanzas | 6 |
Stanza Lengths | 6, 6, 6, 6, 6, 6 |
Lines Amount | 36 |
Letters per line (avg) | 37 |
Words per line (avg) | 9 |
Letters per stanza (avg) | 221 |
Words per stanza (avg) | 53 |
Font size:
Submitted on May 13, 2011
Modified on March 05, 2023
- 1:36 min read
- 100 Views
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Style:MLAChicagoAPA
"A quoi songeaient les deux cavaliers ..." Poetry.com. STANDS4 LLC, 2024. Web. 2 Jun 2024. <https://www.poetry.com/poem-analysis/37588/a-quoi-songeaient-les-deux-cavaliers-...>.
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